Petit guide de l'impolitesse à l'usage du Parisien -1
Après plusieurs années exilée en grande banlieue aux allures de province, j'avais presque oublié l'immense plaisir que c'était de croiser des Parisiens et de gérer leur sens aigu de la politesse et de la galanterie. Sens partagé également par la petite couronne parisienne, par osmose j'imagine.
Du coup, je me fais un petit aide-mémoire aux allures de coup de gueule.
Si toi, lecteur, tu es Parisien, je suppose que cet aide-mémoire t'est inutile. Si tu habites en Région, il te fera peut-être apprécier ton endroit de résidence à sa juste valeur et t'aidera à ne pas trop te fâcher tout rouge si d'aventure tu devais monter jusqu'à la Capitale de la France, référence mondiale en matière d'élégance et de manières...
Premier opus (sachant qu'il y en aura autant que j'aurai de coups de sang...)
Le trottoir est à vous, tout à vous, rien qu'à vous!
En bon Parisien, vous le foulez comme un seigneur foule ses terres.Tête haute, regard perdu dans le vague, lippe vaguement hautaine, et surtout façon bulldozer: vous ne voyez rien et ne laissez passer personne. Et si d'aventure un imbécile venait à vous céder passage, ayez envers lui la considération que le comte a vis-à-vis de son vilain: ni merci, ni sourire, ni regard. Les vagues notions de correction inculquées naguère ayant été oubliées depuis longtemps, vous traiterez de cette même manière également la personne âgée, la femme enceinte, la maman traînant sa poussette ou ses enfants en bas-âge.
Mention spéciale pour ce dernier cas: vous pouvez pousser l'indifférence jusqu'à envoyer dans la figure du môme, par inadvertance en passant devant lui, votre sacoche siglée ou votre sac Chanel. Oups.